Ubisoft : Un géant français du jeu vidéo face à un possible rachat par Tencent
Ubisoft, fleuron de l’industrie française du jeu vidéo, se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Fondée en 1986 par les frères Guillemot, cette entreprise est devenue un acteur majeur du secteur, avec des franchises mondialement connues comme Assassin’s Creed, Just Dance et Les Lapins Crétins. Cependant, des rumeurs persistantes évoquent un possible rachat par le géant chinois Tencent, soulevant des inquiétudes quant à l’avenir de cette pépite tricolore.
Un parcours semé d’embûches
Après des années de croissance et d’expansion internationale, Ubisoft a connu une série de difficultés depuis 2015. La société a dû faire face à des changements stratégiques, des accusations de harcèlement au travail, des reports de jeux et des résultats financiers décevants. Ces éléments ont contribué à une chute spectaculaire du cours de l’action, atteignant son plus bas niveau en septembre 2024 à 9,01 euros.
L’ombre de Tencent
Tencent, géant chinois du numérique et leader mondial de l’édition de jeux vidéo, est déjà actionnaire minoritaire d’Ubisoft depuis 2018. La possibilité d’un rachat majoritaire par Tencent soulève des inquiétudes, notamment en raison des lois chinoises qui obligent les entreprises à partager des informations avec leur gouvernement.
Un enjeu stratégique pour la France
Ubisoft représente un atout considérable pour la France :
- Emploi : L’entreprise emploie près de 4000 personnes en France.
- Soft power : Ubisoft contribue au rayonnement culturel français à l’international.
- Économie : Le secteur du jeu vidéo est en pleine croissance, avec un chiffre d’affaires de 6,1 milliards d’euros en 2023 pour l’industrie française.
- Innovation : Ubisoft est un acteur clé dans le domaine des technologies numériques et de l’intelligence artificielle.
Une intervention de l’État français ?
Bien que le secteur du jeu vidéo ne soit pas explicitement considéré comme une “activité sensible” selon la législation française, certains experts suggèrent que l’État pourrait interpréter de manière extensive les textes existants pour s’opposer à un éventuel rachat. Cependant, une telle intervention reste incertaine, car elle pourrait avoir des répercussions sur les relations diplomatiques et commerciales avec la Chine. Pour l’heure, un accord entre Ubisoft et Tencent bloque les positions actuelles en termes d’actionnariat jusqu’en 2030, sauf en cas d’OPA hostile.
L’ICAN : Former les talents de demain
Dans ce contexte, le rôle de l’ICAN prend tout son sens.
L’ICAN propose des formations spécialisées dans le domaine du jeu vidéo, répondant ainsi aux besoins croissants de l’industrie française du jeu. Ses programmes couvrent des domaines essentiels tels que le game design, la programmation et l’animation 3D, préparant ainsi la prochaine génération de professionnels capables de maintenir la compétitivité de la France dans ce secteur stratégique.
En formant des talents locaux, l’ICAN contribue à renforcer l’écosystème français du jeu vidéo, un atout crucial face aux enjeux de l’internationalisation et des possibles rachats étrangers. L’avenir d’Ubisoft reste donc en suspens, entre indépendance et possible intégration au sein d’un géant mondial du numérique.
Dans tous les cas, la formation de talents français, notamment via des institutions comme l’ICAN, demeure un enjeu crucial pour l’avenir de l’industrie du jeu vidéo en France.